Arolle, Arole, Arve, Zirbe, Pin cembro, Pinus cembra, Pin suisse, Swiss stone pine …
Plusieurs noms pour parler d’un arbre exceptionnel mais assez rare en réalité. Son habitat se résume presque exclusivement à la zone alpine Suisse-Autriche-Italie-France. Il ne grandi qu’à une altitude élevée et dans des conditions de vie très rudes. Il prospère lentement là où la bonne saison ne dure que quelques mois. Du coup, il est difficile de l’exploiter dans ces zones souvent inaccessibles. Il a un allié ailé pour répartir ses précieuses graines ou pignons : le casse-noix moucheté. Celui-ci se nourrit de ses fruits, mais en fait des réserves impressionnantes pour le long hiver à la montagne. On dit qu’il en cache 80 à100’000 par année et en oublierait moins de 20%. C’est grâce à « cet oubli » que l’arbre se dissémine et prospère dans des zones non boisées encore.
Promenez-vous dans une forêt d’altitude qui est habituellement composée de mélèzes et d’arolles. Les vieux arbres vous impressionneront par les formes irrégulières des troncs, par leurs courbures, par des branches asymétriques et une écorce extraordinairement craquelée. Je ressens dans ces endroits là une force immense et l’envie d’y revenir pour découvrir de nouveaux arbres pluri-centenaires.
Malheureusement l’arolle, qui était au paroxysme de sa colonisation il y a 7000 ans juste après l’aire glacière, a tendance à disparaître à cause du réchauffement. Lui, qui survit avec des températures de -40°à +40°, va devoir monter rapidement en altitude. Mais comme on le sait, son cycle est lent, peut être trop lent pour continuer à exister dans toute sa zone actuelle.